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01 janvier 2020
Réhabilitation de l'ancien hôpital, Meursault (France)
À Meursault, le doute est permis ! Les parties en zinc de l’ancienne léproserie sont-elles une greffe récente ou un artefact plus ancien ?
L’hésitation est le signe d’une intervention contemporaine réussie, compatible avec la charte de Venise, qui postule la réversibilité et l’identification des ajouts aux monuments.
Il faut voir l’ancienne léproserie de Meursault comme une île de pierre flottant au milieu des vignes, à l’écart de la cité. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1926, le bâtiment a rempli plusieurs fonctions au cours de ses neuf siècles d’existence. Lieu d’hébergement et de soins, ferme, et quasi ruine lorsque la mairie décide de le convertir en salle de dégustation et bureau d’information pour le tourisme viticole. L’existant devait être non seulement réhabilité, mais également étendu, afin de recevoir toutes les surfaces exigées par le programme. Frédéric Jung, lauréat du concours d’architecture, implante l’extension sur des vestiges de murs, formant un coude pour reconstituer le sentiment originel d’insularité en refermant la cour. Les parties neuves et anciennes se connectent au niveau de la porterie, l’ancienne entrée de la léproserie.
Jung Architectures souhaitait préserver la minéralité du monument. Il envisageait d’utiliser en toiture et façade le calcaire de Bourgogne, un matériau local présent sur le bâtiment existant. « Pour des problèmes d’avis technique, nous avons dû renoncer à la pierre et nous nous sommes mis en quête d’une matière minérale alternative. La matité, la luminosité de la matière, la texture du zinc AZENGAR®, nous ont semblé pouvoir établir une relation très intéressante avec le calcaire en strate de la léproserie. », explique Frédéric Jung. Le dialogue avec l’existant s’est poursuivi dans la mise en oeuvre du matériau. Appliqué en toiture et en façade, le zinc forme une nappe de métal ui s’émancipe pour devenir abstraite. Les percements aléatoires de l’extension trouvent écho dans les fenêtres d’origine, qui ont vu leur régularité altérée au fil des siècles par des interventions successives.
La malléabilité du zinc a permis de surjouer cette autonomie et cette plasticité. Ainsi les lès de zinc, découpés dans deux largeurs différentes, ont en quelque sorte brouillé le rythme habituel des joints, tout en facilitant l’insertion des fenêtres posées au nu du revêtement. L’effacement du cadre de menuiserie importait à l’architecte. Le chéneau est remplacé par un caniveau en pied de bardage. La transition entre la toiture et la façade a été clairement exprimée afin de jouer sur des effets d’ombre et de lumière, déjà créés par les lignes des joints debout. La logique de modelage du matériau « atteint son apogée » à l’extrémité de l’extension, non traitée comme un tympan mais comme une proue. Elle génère des biais, des ouvertures vers le paysage depuis l’intérieur de la cour, invitant ainsi à rejoindre cet espace depuis l’extérieur.
Il faut voir l’ancienne léproserie de Meursault comme une île de pierre flottant au milieu des vignes, à l’écart de la cité. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1926, le bâtiment a rempli plusieurs fonctions au cours de ses neuf siècles d’existence. Lieu d’hébergement et de soins, ferme, et quasi ruine lorsque la mairie décide de le convertir en salle de dégustation et bureau d’information pour le tourisme viticole. L’existant devait être non seulement réhabilité, mais également étendu, afin de recevoir toutes les surfaces exigées par le programme. Frédéric Jung, lauréat du concours d’architecture, implante l’extension sur des vestiges de murs, formant un coude pour reconstituer le sentiment originel d’insularité en refermant la cour. Les parties neuves et anciennes se connectent au niveau de la porterie, l’ancienne entrée de la léproserie.
Jung Architectures souhaitait préserver la minéralité du monument. Il envisageait d’utiliser en toiture et façade le calcaire de Bourgogne, un matériau local présent sur le bâtiment existant. « Pour des problèmes d’avis technique, nous avons dû renoncer à la pierre et nous nous sommes mis en quête d’une matière minérale alternative. La matité, la luminosité de la matière, la texture du zinc AZENGAR®, nous ont semblé pouvoir établir une relation très intéressante avec le calcaire en strate de la léproserie. », explique Frédéric Jung. Le dialogue avec l’existant s’est poursuivi dans la mise en oeuvre du matériau. Appliqué en toiture et en façade, le zinc forme une nappe de métal ui s’émancipe pour devenir abstraite. Les percements aléatoires de l’extension trouvent écho dans les fenêtres d’origine, qui ont vu leur régularité altérée au fil des siècles par des interventions successives.
La malléabilité du zinc a permis de surjouer cette autonomie et cette plasticité. Ainsi les lès de zinc, découpés dans deux largeurs différentes, ont en quelque sorte brouillé le rythme habituel des joints, tout en facilitant l’insertion des fenêtres posées au nu du revêtement. L’effacement du cadre de menuiserie importait à l’architecte. Le chéneau est remplacé par un caniveau en pied de bardage. La transition entre la toiture et la façade a été clairement exprimée afin de jouer sur des effets d’ombre et de lumière, déjà créés par les lignes des joints debout. La logique de modelage du matériau « atteint son apogée » à l’extrémité de l’extension, non traitée comme un tympan mais comme une proue. Elle génère des biais, des ouvertures vers le paysage depuis l’intérieur de la cour, invitant ainsi à rejoindre cet espace depuis l’extérieur.